Comment ferions-nous le mal sous les yeux de celui à qui nous désirons si passionnément plaire, que nous désirons si passionnément consoler ?... Mais, que nous l'oublions : qui nous défendra contre les attraits menteurs du mal : que nous soyons assez froids, assez ingrats, assez peu aimants pour ne pas le regarder, lui qui est présent, cette froideur nous entrainera bientôt à une plus grande, nous oublierons qu'il est là, nous écouterons la tentation, nous nous y complairons, nous y succomberons... Pensons sans cesse que Notre Seigneur est là, regardons-le sans cesse, parlons-lui sans cesse, c'est le salut, comme c'est le bonheur !... Et puis de qui recevons-nous la force contre les tentations ? La tirons-nous de nous-mêmes ? Nous ne sommes que faiblesse ; nous sommes vaincus avant le combat. Nous ne tirons notre force, notre possibilité de résister que de Dieu : il faut donc lui crier sans cesse « secoures-nous » !
Bienheureux Charles de Foucauld