Benoît XVI de A à Z

Armes - Armement

2006



1er janvier 2006 - Message pour la Journée Mondiale de la Paix
La vérité de la paix doit avoir valeur en soi et faire valoir son reflet de lumière bénéfique même quand on se trouve dans la tragique situation de la guerre. Dans la Constitution pastorale Gaudium et spes, les Pères du Concile œcuménique Vatican II soulignent que « ce n'est pas parce qu'une guerre a malheureusement éclaté que du fait même tout devient licite entre parties adverses ».(GS,79) La Communauté internationale s'est dotée d'un droit humanitaire international pour limiter au maximum, surtout pour les populations civiles, les conséquences dévastatrices de la guerre. En de multiples circonstances et de différentes manières, le Saint-Siège a exprimé son soutien à ce droit humanitaire, encourageant son respect et sa prompte mise en œuvre, convaincu que la vérité de la paix existe aussi dans la guerre. Le droit humanitaire international est à mettre au compte des expressions les plus heureuses et les plus efficaces des exigences qui émanent de la vérité de la paix. C'est justement pourquoi le respect de ce droit s'impose comme un devoir pour tous les peuples. Sa valeur doit être appréciée et il faut en garantir l'application correcte, en le renouvelant par des normes ponctuelles, capables de faire face aux scénarios changeants des conflits armés d'aujourd'hui, ainsi qu'à l'utilisation d'armements toujours nouveaux et plus sophistiqués…

On ne peut pas ne pas enregistrer avec regret les données concernant une augmentation préoccupante des dépenses militaires et du commerce des armes toujours prospère, tandis que stagne dans le marécage d'une indifférence quasi générale le processus politique et juridique mis en œuvre par la Communauté internationale pour renforcer le chemin du désarmement. Quel avenir de paix sera un jour possible si on continue à investir dans la production des armes et dans la recherche employée à en développer de nouvelles ? Le souhait qui monte du plus profond du cœur est que la Communauté internationale sache retrouver le courage et la sagesse de relancer résolument et collectivement le désarmement, donnant une application concrète au droit à la paix, qui est pour tout homme et pour tout peuple. En s'engageant à sauvegarder le bien de la paix, les divers Organismes de la Communauté internationale pourront retrouver l'autorité qui est indispensable pour rendre leurs initiatives crédibles et incisives.



2 septembre 2006 - Message du pape Benoît XVI à l'occasion du XXème anniversaire de la Rencontre Interreligieuse de prière pour la paix - (Assise 27 octobre 1986)
«Cette année, on célèbre le vingtième anniversaire de la rencontre interreligieuse de prière pour la paix, voulue par mon vénéré prédécesseur, Jean-Paul II, le 27 octobre 1986, dans cette cité d'Assise. À une telle rencontre, on le sait, il convia non seulement les chrétiens de diverses confessions, mais aussi des représentants des différentes religions. L'initiative eut un large écho dans l'opinion publique : elle constitua un message vibrant en faveur de la paix et se révéla un événement destiné à laisser un signe dans l'histoire de notre temps. Il est alors compréhensible que le souvenir d'un tel événement continue de susciter des initiatives de réflexion et d'engagement. Plusieurs sont déjà prévus justement à Assise, à l'occasion du vingtième anniversaire de cet événement…. Ces initiatives, chacune avec sa dimension propre, mettent en évidence la valeur de l'intuition qu'a eue Jean-Paul II et en montrent l'actualité à la lumière des événements qui ont eu lieu ces vingt dernières années, et de la situation dans laquelle se trouve aujourd'hui l'humanité. Le fait le plus significatif dans cette période fut, sans aucun doute, la chute, dans l'Est européen, des régimes d'inspiration communiste. Et, avec elle, la fin de la guerre froide, qui avait généré une sorte de partition du monde en sphères d'influence opposées, suscitant la préparation d'arsenaux militaires terrifiants et d'armées prêtes à une guerre totale. Ce fut, à l'époque, un moment d'espérance générale de paix, qui a conduit beaucoup à rêver d'un monde différent, dans lequel les relations entre les peuples se développeraient à l'abri du cauchemar de la guerre, et où le processus de « mondialisation » se serait placé sous le signe d'une confrontation pacifique entre les peuples et la culture, dans le cadre d'un droit international partagé, inspiré par le respect de l'exigence de la vérité, de la justice, de la solidarité. Malheureusement, ce rêve de paix ne s'est pas réalisé.



25 décembre 2006 - Message Urbi et Orbi de Noel
En ce temps d'abondance et de consommation effrénée, on meurt encore de faim et de soif, de maladie et de pauvreté. Il y a aussi l'être humain réduit en esclavage, exploité et offensé dans sa dignité; celui qui est victime de la haine raciale et religieuse, et qui, dans la libre profession de sa foi, est entravé par des intolérances et des discriminations, par des ingérences politiques et des pressions physiques ou morales. Il y a celui qui voit son corps et le corps de ses proches, tout particulièrement des enfants, mutilés par l'utilisation des armes, par le terrorisme et par toute sorte de violence, à une époque où tous invoquent et revendiquent le progrès, la solidarité et la paix pour tous. Et que dire de la personne qui, privée d'espérance, est contrainte de laisser sa maison et sa patrie, pour chercher ailleurs des conditions de vie dignes de l'homme ?

Comment ne pas voir que c'est justement du fond de l'humanité avide de jouissance et désespérée que s'élève un cri déchirant d'appel à l'aide ?



2007



8 janvier 2007 - Au Corps Diplomatique
Dans le domaine du désarmement se multiplient les symptômes d'une crise progressive, liée aux difficultés dans les négociations sur les armes conventionnelles aussi bien que sur les armes de destruction massive, et, d'autre part, à l'augmentation des dépenses militaires à l'échelle mondiale.



7 septembre 2007 - Rencontre avec les Diplomates, à Vienne, en Autriche
De l'unicité de son nom découle aussi, cependant, pour l'Europe, une responsabilité unique dans le monde. À ce propos, elle ne doit surtout pas renoncer à elle-même. Le continent qui, sur le plan démographique, vieillit de façon rapide ne doit pas devenir un continent spirituellement vieux. De plus, l'Europe acquerra une meilleure conscience d'elle-même si elle assume une responsabilité dans le monde qui corresponde à sa tradition spirituelle particulière, à ses capacités extraordinaires et à sa grande force économique. L'Union européenne devrait par conséquent jouer un rôle de meneur dans la lutte contre la pauvreté dans le monde, et dans l'engagement en faveur de la paix. Nous pouvons constater avec gratitude que les pays européens et l'Union européenne sont parmi ceux qui contribuent le plus au développement international, mais ils devraient aussi faire valoir leur importance politique face, par exemple, aux très urgents défis portés par l'Afrique, aux horribles tragédies de ce continent telles que le fléau du SIDA, la situation au Darfour, l'exploitation injuste des ressources naturelles et le trafic préoccupant des armes. De même que l'engagement politique et diplomatique de l'Europe et de ses pays ne doit pas oublier la situation toujours grave du Moyen-Orient où la contribution de tous est nécessaire pour favoriser le renoncement à la violence, le dialogue réciproque et une cohabitation vraiment pacifique. Les relations avec les Nations d'Amérique latine et avec celles du Continent asiatique doivent continuer à croître, par des liens opportuns d'échange.



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