Eh bien ! Voilà, Dieu,
Je ne Vous ai encore jamais adressé la parole.
Comment ça va ?
Voyez-vous, ils me disaient que Vous n'existiez pas,
Et moi, comme un imbécile, je les croyais.
La nuit dernière, d'un trou de bombe,
Je voyais votre ciel
Je me suis bien rendu compte alors qu'ils me disaient un mensonge.
Avais-je pris le temps de voir les choses que Vous avez faites ?
J'aurais compris alors qu'ils n'appelaient pas une bêche une bêche.
Je me demande, Dieu, si Vous accepteriez de me serrer la main.
De toute façon, je sens que Vous me comprendrez.
C'est drôle, quand même, que j'ai été forcé de venir dans cet enfer
Avant d'avoir eu le temps de voir Votre visage.
Je Vous aime beaucoup, cela je tiens à ce que Vous le sachiez.
Voyez donc, cela va être une horrible bataille.
Qui sait ? Je pourrais bien arriver chez Vous cette nuit.
Bien sûr, je n'ai pas été très copain avec Vous auparavant.
Je me demande, Dieu, si Vous m'attendez à la porte.
Voilà que je me mets à pleurer, moi, à verser des larmes :
Je voudrais Vous avoir connu des années.
Bon, il faut que je m'en aille, Dieu. Au revoir.
Bizarre, depuis que je Vous ai rencontré, je n'ai plus peur de mourir.