2007
7 janvier 2007 - Homélie Messe Baptêmes - Chapelle Sixtine
L'eau est l'élément de la fécondité. Sans eau, il n'y a pas de vie. Et ainsi, dans toutes les grandes religions, l'eau est considérée comme le symbole de la maternité, de la fécondité. Pour les Pères de l'Eglise, l'eau devient le symbole du sein maternel de l'Eglise. Chez un écrivain ecclésiastique du IIe-IIIe siècle, Tertullien, nous trouvons une parole surprenante. Il dit : « Le Christ n'est jamais sans eau ». Avec ces paroles, Tertullien voulait dire que le Christ n'est jamais sans l'Eglise. Dans le Baptême, nous sommes adoptés par le Père céleste, mais dans cette famille qu'Il se constitue, il y a également une mère, la mère Eglise. L'homme ne peut avoir Dieu comme Père, disaient déjà les anciens écrivains chrétiens, s'il n'a pas également l'Eglise comme mère.
24 janvier 2007 - Audience Générale
« Il fait entendre les sourds et parler les muets » (Mc 7, 31-37). Nous pourrions nous aussi répéter ces paroles qui expriment l'admiration des personnes face à la guérison d'un sourd-muet accomplie par Jésus, en voyant la merveilleuse fécondité de l'engagement pour la recomposition de l'unité des chrétiens. En re-parcourant le chemin de ces quarante dernières années, il est surprenant de voir comment le Seigneur nous a réveillés de la torpeur de l'autosuffisance et de l'indifférence ; comment il nous rend toujours plus capables de « nous écouter » et pas seulement de « nous entendre » ; comment il a délié notre langue, de façon à ce que la prière, que nous élevons vers Lui, ait plus de force de conviction pour le monde. Oui, cela est vrai, le Seigneur nous a accordé de nombreuses grâces et la lumière de son Esprit a éclairé de nombreux témoins. Ils ont démontré que l'on peut tout obtenir en priant, lorsque l'on sait obéir avec confiance et humilité au commandement divin de l'amour et adhérer à l'aspiration du Christ pour l'unité de tous ses disciples.
11 février 2007 - Message pour la Journée Mondiale du Malade
Je m'adresse à vous, chers frères et sœurs qui souffrez de maladies incurables ou en phase terminale. Je vous encourage à contempler les souffrances du Christ crucifié et, en union avec Lui, à vous adresser au Père avec une confiance totale dans le fait que toute la vie, et la vôtre en particulier, est entre ses mains. Sachez que vos souffrances, unies à celles du Christ, se révéleront fécondes pour les besoins de l'Eglise et du monde. Je demande au Seigneur de renforcer votre foi dans Son amour, en particulier au cours de ces épreuves que vous affrontez. Je forme le vœu que, partout où vous êtes, vous trouverez toujours l'encouragement et la force spirituelle nécessaires pour nourrir votre foi et vous conduire plus près du Père de la Vie. A travers ses prêtres et ses collaborateurs pastoraux, l'Eglise désire vous assister et être à vos côtés, en vous aidant à l'heure du besoin et en manifestant ainsi la miséricorde pleine d'amour du Christ envers ceux qui souffrent.
10 mai 2007 - Avec les jeunes, au Brésil
Ayez surtout un grand respect pour l'institution du Sacrement du Mariage. Il ne pourra pas y avoir de bonheur véritable dans les foyers si, dans le même temps, il n'y a pas de fidélité entre les époux. Le mariage est une institution de droit naturel, qui a été élevée par le Christ à la dignité de Sacrement; c'est un grand don que Dieu a fait à l'humanité. Respectez-le, vénérez-le. Dans le même temps, Dieu vous appelle à vous respecter les uns les autres également lorsque vous tombez amoureux et vous vous fiancez, car la vie conjugale, qui par disposition divine est réservée aux couples mariés, sera une source de bonheur et de paix uniquement dans la mesure où vous saurez faire de la chasteté, en dehors et à l'intérieur du mariage, un rempart de vos espérances futures. Je vous répète ici à tous que "l'eros veut nous élever [...] vers le Divin, nous conduire au-delà de nous-mêmes, mais c'est précisément pourquoi est requis un chemin de montée, de renoncements, de purifications et de guérisons" (Lettre encyclique Deus caritas est [25 décembre 2005], n. 5). En peu de mots, il requiert un esprit de sacrifice et de renoncement pour un bien plus grand, qui est précisément l'amour de Dieu sur toutes les choses. Essayez de résister avec force aux pièges du mal existant dans de nombreux milieux, qui vous pousse à une vie dissolue, paradoxalement vide, en vous faisant égarer le don précieux de votre liberté et de votre vrai bonheur. Le véritable amour "cherchera toujours plus le bonheur de l'autre, il se préoccupera toujours plus de l'autre, il se donnera et il désirera "être pour" l'autre" (ibid., n. 7) et, pour cette raison, sera toujours plus fidèle, indissoluble et fécond.
Comptez dans ce but sur l'aide de Jésus Christ qui, par sa grâce, rendra cela possible (cf. Mt 19, 26). La vie de foi et de prière vous conduira sur les voies de l'intimité avec Dieu et de la compréhension de la grandeur des projets qu'il a pour chaque personne.
12 mai 2007 - Rencontre avec les Sœurs Clarisses à la Ferme de l'Espérance, à Guaratingueta, au Brésil.
Je supplie Marie, la Vierge de Nazareth qui, à la suite du Christ, conservait toute chose en son cœur, de veiller sur vous dans le silence fécond de la prière.
2008
31 janvier 2008, lors de l'Assemblée Plénière de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi
Je vous invite en outre à suivre avec une attention particulière les problèmes difficiles et complexes de la bioéthique. En effet, les nouvelles technologies biomédicales concernent non seulement certains médecins et chercheurs spécialisés, mais elles sont divulguées à travers les moyens de communication sociale modernes, suscitant des attentes et des interrogations dans des secteurs toujours plus vastes de la société. Le Magistère de l'Eglise ne peut certainement pas et ne doit pas intervenir sur chaque nouveauté de la science, mais il a pour tâche de réaffirmer les grandes valeurs en jeu et de proposer aux fidèles et à tous les hommes de bonne volonté des principes et des orientations éthiques et moraux au sujet des nouvelles questions importantes. Les deux critères fondamentaux pour le discernement moral dans ce domaine sont a) le respect inconditionné de l'être humain comme personne, de sa conception jusqu'à sa mort naturelle, b) le respect de l'originalité de la transmission de la vie humaine à travers les actes des conjoints eux-mêmes. Après la publication en 1987 de l'Instruction Donum vitae, qui avait énoncé ces critères, de nombreuses personnes ont critiqué le Magistère de l'Eglise, le dénonçant comme s'il constituait un obstacle à la science et au véritable progrès de l'humanité. Mais les nouveaux problèmes qui apparaissent avec, par exemple, la congélation des embryons humains, la réduction embryonnaire, le diagnostic pré-implantatoire, les recherches sur les cellules souches embryonnaires et les tentatives de clonage humain, montrent clairement que, avec la fécondation artificielle extra-corporelle, on a brisé la barrière élevée pour protéger la dignité humaine. Lorsque des êtres humains, au stade le plus faible et le plus fragile de leur existence, sont sélectionnés, abandonnés, tués ou utilisés comme un simple "matériel biologique", comment nier qu'ils ne sont plus traités comme "quelqu'un", mais comme "quelque chose", remettant ainsi en question le concept même de dignité de l'homme ?
L'Eglise apprécie et encourage bien évidemment le progrès des sciences biomédicales qui ouvrent des perspectives thérapeutiques jusqu'à présents inconnues, à travers, par exemple, l'utilisation de cellules souches somatiques ou bien à travers des thérapies en vue de rendre la fertilité ou de soigner les maladies génétiques. Dans le même temps, elle ressent le devoir d'éclairer les consciences de tous, afin que le progrès scientifique soit véritablement respectueux de chaque être humain, à qui doit être reconnue la dignité de personne, étant créé à l'image de Dieu, sinon il ne s'agit pas de véritable progrès. L'étude de ces thèmes, qui de manière particulière a été au centre du travail de votre Assemblée au cours de ces journées, contribuera certainement à promouvoir la formation de la conscience de tant de nos frères, selon ce qu'affirme le Concile Vatican II dans la Déclaration Dignitatis humanae: "Mais les fidèles du Christ, pour se former la conscience, doivent prendre en sérieuse considération la doctrine sainte et certaine de l'Eglise. De par la volonté du Christ, en effet, l'Eglise catholique est maîtresse de vérité; sa fonction est d'exprimer et d'enseigner authentiquement la vérité qui est le Christ, en même temps que de déclarer et de confirmer, en vertu de son autorité, les principes de l'ordre moral découlant de la nature même de l'homme" (n. 14).