Culture

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1 - De façon tragique, les différences culturelles ont souvent été une source d'incompréhension entre les peuples, et même une cause de conflits et de guerres absurdes. En effet, le dialogue entre les cultures est une composante indispensable de l'édification de la civilisation universelle de l'amour à laquelle aspire chaque homme et femme. Je vous encourage donc, ainsi que vos citoyens, à affirmer les valeurs fondamentales communes à toutes les cultures; communes, parce qu'elles trouvent leur source dans la nature profonde de la personne humaine. De cette façon, se consolide la recherche de la paix, en vous permettant de consacrer toutes vos ressources humaines et spirituelles au progrès matériel et moral de votre peuple, dans un esprit de collaboration fructueuse avec les pays voisins…

… Le développement authentique exige un programme national coordonné de développement, répondant aux aspirations légitimes de tous les secteurs de la société, et dont les responsables politiques et civils puissent rendre compte. L'histoire humaine nous enseigne constamment que si l'on veut que de tels programmes produisent un changement positif durable, ils doivent être fondés sur la protection des droits de l'homme, y compris ceux des minorités ethniques et religieuses, sur la pratique d'un gouvernement responsable et transparent, et sur le maintien de la loi et de l'ordre à travers un système judiciaire impartial et une force de police honnête. Sans ces fondements, l'espérance de véritable progrès demeure vaine…

… la connaissance éclairée par la foi, loin de diviser les communautés, relie les peuples dans la recherche commune de la vérité qui fait de chaque être humain quelqu'un qui vit de croyance (Fies et Ratio, 31) - Au Nouvel Ambassadeur de Macédoine 19.5.2005


2 - Nous pouvons avoir aujourd'hui une immense reconnaissance envers le Pape Jean-Paul II qui, fort de son expérience personnelle et culturelle, a toujours souligné dans ses enseignements la place centrale et irremplaçable de l'homme, ainsi que sa dignité fondamentale, source de ses droits inaliénables. Il y a vingt-cinq ans, le Pape déclarait au siège de l'U.N.E.S.C.O. que, «dans le domaine culturel, l'homme est toujours le fait premier: l'homme est le fait primordial et fondamental de la culture» (n. 8). L'un des axes forts de sa réflexion devant cet «aréopage des intelligences et des consciences», comme il appelait alors ses interlocuteurs, ne fut-il pas de rappeler chacun de ses membres à sa responsabilité : «Construisez la paix en commençant par le fondement : le respect de tous les droits de l'homme, ceux qui sont liés à sa dimension matérielle et économique comme ceux qui sont liés à la dimension spirituelle et intérieure de son existence en ce monde» (n.22) ? …
… Dans un monde à la fois multiple et éclaté, mais aussi soumis aux fortes exigences de la mondialisation des relations économiques et plus encore des informations, il importe au plus haut point de mobiliser les énergies de l'intelligence pour que soient reconnus partout les droits de l'homme à l'éducation et à la culture, spécialement dans les pays les plus pauvres. Dans ce monde où l'homme doit apprendre de plus en plus à reconnaître et à respecter son frère, l'Église veut apporter sa propre contribution au service de la communauté humaine, en éclairant, d'une manière sans cesse approfondie, la relation qui unit chaque homme au Créateur de toute vie et qui fonde la dignité inaliénable de chaque être humain, de sa conception à sa fin naturelle.
… Je salue les membres de la communauté universitaire et les enseignants qui participent à ce colloque, et je tiens à leur renouveler la confiance de l'Église, les encourageant à persévérer dans leur tâche exigeante et exaltante du service de la vérité. J'invite tous les participants à ce colloque à mettre en œuvre une véritable politique de la culture, soucieuse de préserver les identités culturelles, souvent menacées par des rapports de forces économiques et politiques, mais aussi de promouvoir l'expression de la culture de l'homme dans toutes les dimensions de son être. - Lettre pour le 25ème anniversaire de la Visite de Jean Paul II à l'UNESCO 24.5.2005


3 - Il est vrai que la forme de culture fondée sur une rationalité purement fonctionnelle, qui contredit et tend à exclure le christianisme et en général les traditions religieuses et morales de l'humanité, est présente et active en Italie comme un peu partout en Europe. Ici, cependant, son hégémonie n'est pas du tout absolue et encore moins indiscutée: en effet, nombreuses sont les personnes qui, même parmi ceux qui ne partagent pas ou ne pratiquent pas notre foi, ressentent combien une telle forme de culture constitue en réalité une dangereuse mutilation de l'homme et de sa raison…
… Un terrain décisif, pour l'avenir de la foi et pour l'orientation globale de la vie d'une nation, est certainement celui de la culture. … Aujourd'hui, la culture et les modèles de comportement sont en outre toujours plus conditionnés et caractérisés par les représentations qu'en proposent les médias…:
Une question névralgique, qui demande notre plus grande attention pastorale, est celle de la famille. En Italie, encore davantage que dans d'autres pays, la famille représente vraiment la cellule fondamentale de la société, elle est profondément enracinée dans le coeur des jeunes générations et prend en charge de multiples problèmes, offrant son soutien et des remèdes à des situations autrement désespérées. Toutefois, en Italie la famille est également exposée, dans le climat culturel actuel, à de nombreux risques et menaces que nous connaissons tous. A la fragilité et à l'instabilité au sein de nombreuses unions conjugales s'ajoute, en effet, la tendance diffuse dans la société et dans la culture, à contester le caractère unique et la mission propre de la famille fondée sur le mariage… - Aux Evêques d'Italie le 30.5.2005


4 - Un sens …se révèle toujours plus nécessaire et sans alternative, dans un cadre socioculturel dans lequel sont à l'œuvre de multiples forces qui tendent à nous éloigner de la foi et de la vie chrétienne.
… Les familles chrétiennes constituent une ressource décisive pour l'éducation à la foi, l'édification de l'Eglise comme communion et sa capacité de présence missionnaire dans les situations de vie les plus diverses, ainsi que pour apporter un ferment chrétien à la culture diffuse et aux structures sociales…
… Aujourd'hui, un obstacle particulièrement menaçant pour l'œuvre d'éducation est constitué par la présence massive, dans notre société et notre culture, de ce relativisme qui, en ne reconnaissant rien comme définitif, ne laisse comme ultime mesure que son propre moi avec ses désirs, et sous l'apparence de la liberté devient une prison pour chacun, séparant l'un de l'autre et réduisant chacun à se retrouver enfermé dans son propre « Moi ». Dans un tel horizon relativiste une véritable éducation n'est donc pas possible: en effet, sans la lumière de la vérité toute personne est condamnée, à un moment ou à un autre, à douter de la bonté de sa vie même et des relations qui la constituent, de la valeur de son engagement pour construire quelque chose en commun avec les autres.

Il est donc clair que nous devons non seulement chercher à surmonter le relativisme dans notre travail de formation des personnes, mais que nous sommes également appelés à nous opposer à sa domination destructrice dans la société et dans la culture. A côté de la parole de l'Eglise, le témoignage et l'engagement public des familles chrétiennes est donc très important, en particulier pour réaffirmer le caractère inviolable de la vie humaine de sa conception jusqu'à son terme naturel, la valeur unique et irremplaçable de la famille fondée sur le mariage et la nécessité de mesures législatives et administratives qui soutiennent les familles dans leur tâche d'engendrer et d'éduquer les enfants, tâche essentielle pour notre avenir commun. Je vous remercie cordialement également pour cet engagement. - Au Congrès diocésain de Rome sur la famille 6.6.2005


5 - C'est au sein même de l'"Eglise domestique", "construite sur les bases culturelles solides et les riches valeurs de la tradition familiale africaine" que les enfants peuvent apprendre le caractère central de l'Eucharistie dans la vie chrétienne. - A des Evêques d'Afrique en Visite Ad Limina 10.6.2005


6 - Le désir de promouvoir le bien commun est fondé sur la croyance selon laquelle l'homme vient au monde en tant que don du Créateur. C'est de Dieu que chaque homme et chaque femme - faits à son image - reçoivent leur dignité inviolable commune et leur appel à la responsabilité. Aujourd'hui, lorsque les personnes oublient leurs origines, comme c'est souvent le cas, et perdent ainsi de vue leur objectif, elles deviennent facilement la proie de tendances sociales fantaisistes, de la déformation de la vérité par des groupes d'intérêt particulier, et d'un individualisme exacerbé. Face à cette "crise du sens" (cf. Lettre encyclique Fides et ratio, n. 81), les autorités civiles et religieuses sont appelées à travailler ensemble, en encourageant chacun, y compris les jeunes, afin de "diriger leurs pas vers une vérité qui les transcende" (ibid., n. 5). Détachés de cette vérité universelle, qui est la seule garantie de liberté et de bonheur, les personnes sont à la merci de leurs caprices et perdent progressivement la capacité de découvrir la signification profondément satisfaisante de la vie humaine.
Les Néo-zélandais reconnaissent et accordent depuis toujours une place importante au mariage et à la vie familiale stable au sein de leur société et ils continuent même d'attendre de la part des forces politiques et sociales un soutien aux familles et une protection de la dignité des femmes, en particulier les plus vulnérables. Ils reconnaissent que les déformations séculières du mariage ne peuvent jamais offusquer la splendeur de l'alliance de toute une vie fondée sur le don généreux de soi et sur l'amour inconditionnel. La raison leur dit que "l'avenir de l'humanité passe par la famille" (Exhortation apostolique Familiaris Consortio, n. 86), qui offre à la société une base sûre pour ses aspirations. J'encourage donc le peuple … à continuer de relever le défi de construire un programme de vie, tant sur le plan individuel que communautaire, qui soit en relation avec le dessein de Dieu pour toute l'humanité.
Un processus de sécularisation inquiétant a lieu dans de nombreuses parties du monde. Là où les fondements chrétiens de la société risquent d'être oubliés, la tâche de préserver la dimension transcendante présente dans chaque culture et de renforcer l'exercice authentique de la liberté individuelle contre le relativisme devient toujours plus difficile. Un tel problème exige que l'Eglise et les responsables civils garantissent à la question de la moralité une large place dans le débat public. A cet égard, il existe un profond besoin aujourd'hui de retrouver une vision de la relation réciproque entre le droit civil et le droit moral, qui, en plus d'être proposée par la tradition chrétienne, est également une partie du patrimoine des grandes traditions juridiques de l'humanité (cf. Lettre encyclique Evangelium Vitae, n. 71). Ce n'est que de cette façon que les exigences multiples découlant des "droits" peuvent être reliées à la vérité et que la nature de la liberté authentique peut être correctement comprise dans le cadre de la vérité, qui fixe ses limites et révèle ses objectifs. - au nouvel Ambassadeur de Nouvelle Zélande 16.6.2005


8 - … J'ai à coeur de vous assurer, Monsieur le Président, ainsi qu'à tout le Peuple italien, que l'Eglise désire conserver et promouvoir un esprit de collaboration et d'entente cordial au service de la croissance spirituelle et morale du pays, auquel elle est liée par des liens très particuliers, qu'il serait gravement nuisible, non seulement pour elle mais également pour l'Italie, de tenter d'affaiblir et de briser. La culture italienne est une culture profondément imprégnée de valeurs chrétiennes, comme il ressort des splendides chefs-d'oeuvre que la nation a produits dans tous les domaines de la pensée et de l'art. Mon souhait est que non seulement le Peuple italien ne renie pas l'héritage chrétien qui appartient à son histoire, mais qu'il le conserve jalousement et l'amène à porter encore des fruits dignes du passé. Je suis assuré que l'Italie, sous la direction sage et exemplaire de ceux qui sont appelés à la gouverner, continuera à accomplir dans le monde la mission civilisatrice dans laquelle elle s'est profondément distinguée au cours des siècles. En vertu de son histoire et de sa culture, l'Italie peut apporter une contribution très précieuse en particulier à l'Europe, en l'aidant à redécouvrir les racines chrétiennes qui lui ont conféré sa grandeur par le passé et qui peuvent aujourd'hui encore favoriser l'unité profonde du continent. - Au Président de la République d'Italie 24.6.2005


7 - C'est demain la fête de saint Benoît, Abbé, patron de l'Europe, un saint qui m'est particulièrement cher, comme le suggère le choix que j'ai fait de son nom. Né à Nursie en 480, Benoît fit ses premières études à Rome, mais, déçu par la vie de la ville, il se retira à Subiaco, où il resta pendant environ trois ans, dans une grotte, le célèbre « Sacro Speco », en se dédiant entièrement à Dieu. A Subiaco, se servant des ruines d'une villa cyclopéenne de l'empereur Néron, il construisit, avec ses disciples, plusieurs monastères et donna ainsi la vie à la communauté fraternelle fondée sur le primat de l'amour du Christ, dans laquelle la prière et le travail s'alternaient harmonieusement avec la louange de Dieu. Quelques années plus tard, au Mont-Cassin, il donna une forme accomplie à ce projet, et il mit par écrit la « Règle », seule œuvre de lui qui nous soit parvenue. Parmi les cendres de l'Empire romain, Benoît, cherchant avant tout le Royaume de Dieu, jeta, peut-être sans s'en rendre compte, la semence d'une nouvelle civilisation qui allait se développer en intégrant les valeurs chrétiennes à l'héritage classique, d'une part, et les cultures germanique et slave d'autre part. - Angelus 10.7.2005


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