2005
20 août 2005 - JMJ Cologne - Veillée avec les jeunes
Même si les autres personnes, celles qui étaient restées chez elles, les considéraient peut-être comme des utopistes et des rêveurs, les Rois Mages étaient au contraire des personnes qui avaient les pieds sur terre et qui savaient que, pour changer le monde, il faut disposer du pouvoir. C'est pourquoi ils ne pouvaient chercher l'Enfant de la promesse ailleurs que dans le palais du Roi. Maintenant, ils se prosternent cependant devant un enfant de pauvres gens, et ils en viennent rapidement à savoir que, fort de son pouvoir, Hérode - le Roi auprès duquel ils s'étaient rendus - avait l'intention de le poursuivre, en sorte qu'il ne resterait plus à la famille que la fuite et l'exil. Le nouveau Roi, devant lequel ils s'étaient prosternés, était très différent de ce qu'ils attendaient. Ainsi, ils devaient apprendre que Dieu est différent de la façon dont habituellement nous l'imaginons. C'est ici que commença leur cheminement intérieur. Il commença au moment même où ils se prosternèrent devant l'enfant et où ils le reconnurent comme le Roi promis. Mais la joie qu'ils manifestaient par leurs gestes devait s'intérioriser.
Ils devaient changer leur idée sur le pouvoir, sur Dieu et sur l'homme, et, ce faisant, ils devaient aussi se changer eux-mêmes. Maintenant, ils le constataient: le pouvoir de Dieu est différent du pouvoir des puissants de ce monde. Le mode d'agir de Dieu est différent de ce que nous imaginons et de ce que nous voudrions lui imposer à lui aussi. Dans ce monde, Dieu n'entre pas en concurrence avec les formes terrestres du pouvoir. Il n'a pas de divisions à opposer à d'autres divisions. Dieu n'a pas envoyé à Jésus, au Jardin des Oliviers, douze légions d'anges pour l'aider (cf. Mt 26, 53). Au pouvoir tapageur et pompeux de ce monde, Il oppose le pouvoir sans défense de l'amour qui, sur la Croix - et ensuite continuellement au cours de l'histoire - succombe et qui cependant constitue la réalité nouvelle, divine, qui s'oppose ensuite à l'injustice et instaure le Règne de Dieu. Dieu est différent - c'est cela qu'ils reconnaissent maintenant. Et cela signifie que, désormais, eux-mêmes doivent devenir différents, ils doivent apprendre le style de Dieu.
2006
14 avril 2006 - Méditation Via Crucis, au Colisée
Nous avons accompagné Jésus sur la "Via Crucis". Nous l'avons accompagné ici, sur la route des martyrs, au Colisée, où tant de personnes ont souffert pour le Christ, ont donné leur vie pour le Seigneur, où le Seigneur lui-même a souffert à nouveau à travers tant de personnes.
Et nous avons ainsi compris que la "Via Crucis" n'est pas une chose qui appartient au passé, et à un endroit déterminé de la terre. La Croix du Seigneur embrasse le monde; sa "Via Crucis" traverse les continents et les temps. Dans la "Via Crucis" nous ne pouvons pas être que des spectateurs. Nous sommes interpellés nous aussi, nous devons donc chercher notre place: où sommes-nous ?
Dans la "Via Crucis" il n'existe pas la possibilité d'être neutre. Pilate, l'intellectuel sceptique, a cherché à être neutre, à rester en dehors; mais, précisément ainsi, il a pris position contre la justice, pour ne pas mettre sa carrière en péril.
Nous devons chercher notre place.
Dans le reflet de la Croix nous avons vu toutes les souffrances de l'humanité d'aujourd'hui. Dans la Croix du Christ nous avons vu aujourd'hui la souffrance des enfants abandonnés, abusés; les menaces contre la famille; la division du monde due à l'orgueil des riches, qui ne voient pas Lazare devant leur porte, et la misère des nombreuses personnes qui souffrent de faim et de soif.
Mais nous avons également vu des "stations" de consolation. Nous avons vu la Mère, dont la bonté reste fidèle jusqu'à la mort, et au-delà de la mort. Nous avons vu la femme courageuse, qui se trouve devant le Seigneur et qui n'a pas peur de montrer sa solidarité avec cet Homme qui souffre. Nous avons vu Simon de Cyrène, un africain, qui porte la Croix avec Jésus. A travers ces "stations" de consolation, nous avons enfin vu que, de même que la souffrance ne prend pas fin, les consolations aussi ne connaissent pas de fin. Nous avons vu comment, sur la "voie de la Croix", Paul a trouvé le zèle de sa foi et a allumé la lumière de l'amour. Nous avons vu comment saint Augustin a trouvé sa route: de même que saint François d'Assise, saint Vincent de Paul, saint Maximilien Kolbe et Mère Teresa de Calcutta. Et, nous aussi, nous avons ainsi été invités à trouver notre place, à trouver, avec ces saints grands et courageux, la route avec Jésus et pour Jésus: la route de la bonté, de la vérité; le courage de l'amour.
Nous avons compris que la "Via Crucis" n'est pas simplement un succession des choses sombres et tristes du monde. Ce n'est pas non plus, à la fin, un moralisme inefficace. Ce n'est pas un cri de protestation qui ne change rien. La "Via Crucis" est la voie de la Miséricorde, et de la Miséricorde qui pose une limite au mal: c'est ce que nous avons appris du Pape Jean-Paul II. C'est la voie de la miséricorde et, ainsi, la voie du salut. Et nous sommes ainsi invités à emprunter la voie de la miséricorde et à poser, avec Jésus, une limite.
Prions le Seigneur pour qu'il nous aide, pour qu'il nous aide à être "contaminés" par sa Miséricorde. Prions la Sainte Mère de Jésus, la Mère de la Miséricorde, afin que nous aussi nous puissions être des hommes et des femmes de Miséricorde et contribuer ainsi au salut du monde; au salut des créatures; pour être des hommes et des femmes de Dieu.
29 juin 2006 - Homélie de la Messe Sts Pierre et Paul
Pour l'Eglise, le Vendredi Saint et la Pâque existent toujours ensemble; celle-ci représente toujours autant le grain de sénevé que l'arbre dans les branches duquel les oiseaux du ciel font leur nid. L'Eglise - et en elle le Christ - souffre encore aujourd'hui. En elle, le Christ est encore bafoué et frappé; on cherche encore à le chasser du monde. Et la petite barque de Pierre est encore sans cesse secouée par le vent des idéologies, dont les eaux pénètrent dans la barque et semblent la condamner à couler. Et pourtant, précisément dans l'Eglise souffrante, le Christ est victorieux. En dépit de tout, la foi en Lui reprend toujours ses forces. Aujourd'hui encore, le Seigneur commande aux eaux et se révèle Maître des éléments. Il demeure dans sa barque, le navire de l'Eglise.
7 novembre 2006 - Homélie de la Messe avec les Evêques de Suisse- Chapelle Redemptoris Mater, au Vatican
La seconde partie du Psaume de la passion 21/22, est le Psaume du juste qui souffre, et avant tout d'Israël qui souffre et qui, face au Dieu muet qui l'a abandonné, s'écrie: "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? Comment as-tu pu m'oublier ? A présent, je ne suis presque plus rien. Tu ne fais plus rien, tu ne dis plus rien... Pourquoi m'as-tu abandonné ?". Jésus s'identifie avec Israël qui souffre, avec les justes de tout temps qui souffrent, abandonnés par Dieu, et porte le cri de l'abandon de Dieu, la souffrance d'être oublié l'élève jusqu'au cœur de Dieu lui-même et transforme ainsi le monde. La seconde partie du Psaume, … nous dit ce qui en découle : les pauvres mangeront et seront rassasiés. C'est l'Eucharistie universelle qui provient de la Croix. A présent, Dieu rassasie les hommes dans le monde entier, les pauvres qui ont besoin de lui. Il les rassasie selon leurs besoins : il donne Dieu, il se donne lui-même. Puis le Psaume dit: "Tous les lointains de la terre se souviendront et reviendront vers Yahvé". C'est de la Croix que naît l'Eglise universelle. Dieu va au-delà des juifs et embrasse le monde entier pour l'unir au banquet des pauvres.
2007
25 février 2007 - Angelus
« Ils regarderont celui qu'ils ont transpercé » (Jn 19, 37). Le disciple bien-aimé, présent aux côtés de Marie, la Mère de Jésus, et d'autres femmes, au Calvaire, fut un témoin oculaire du coup de lance qui transperça le côté du Christ, en en faisant jaillir du sang et de l'eau (cf. Jn 19, 31-34). Ce geste, accompli par un soldat romain anonyme, destiné à se perdre dans l'oubli, est resté imprimé dans les yeux et le cœur de l'Apôtre qui le proposa à nouveau dans son Evangile. Tout au long des siècles, combien de conversions ont eu lieu précisément à cause de l'éloquent message d'amour que reçoit celui qui tourne son regard vers Jésus crucifié !
Entrons donc dans le temps du Carême, le « regard » fixé sur le côté de Jésus. Dans ma Lettre encyclique Deus caritas est (cf. n. 12) j'ai voulu souligner que l'on ne peut connaître et contempler la vérité fondamentale que « Dieu est amour » (1 Jn 4, 8.16) qu'en tournant le regard vers Jésus mort sur la croix pour nous. « À partir de ce regard - ai-je écrit - le chrétien trouve la route pour vivre et pour aimer » (Deus caritas est, 12). En contemplant le Crucifié avec les yeux de la foi nous pouvons comprendre en profondeur ce qu'est le péché, combien sa gravité est tragique, et dans le même temps, l'incommensurabilité de la puissance du pardon et de la miséricorde du Seigneur. Durant ces jours de Carême, ne détournons pas notre cœur de ce mystère de profonde humanité et de haute spiritualité. En regardant le Christ, sentons dans le même temps son regard posé sur nous. Celui que nous avons nous-mêmes transpercé par nos fautes, ne se lasse pas de reverser sur le monde un torrent inépuisable d'amour miséricordieux. Puisse l'humanité comprendre que l'on ne peut puiser que de cette source l'énergie spirituelle indispensable pour construire la paix et le bonheur dont tout être humain est en quête sans relâche.
Demandons à la Vierge Marie qui fut transpercée dans son âme près de la croix de son Fils, de nous obtenir le don d'une foi solide.
4 mars 2007 - Angelus
L'événement de la Transfiguration est, paradoxalement, l'agonie à Gethsémani (cf. Lc 22,39-46). Devant l'imminence de la passion, Jésus fera l'expérience de l'angoisse mortelle et il s'abandonnera à la volonté divine : à ce moment-là, sa prière sera un gage de salut pour nous tous. Le Christ en effet suppliera le Père céleste de « le libérer de la mort », et, comme l'écrit l'auteur de la lettre aux Hébreux, « il a été exaucé en raison de sa piété » (5,7). La Résurrection est la preuve de cet exaucement.
25 mars 2007 - Angelus
En ce temps de carême nous contemplons plus fréquemment la Vierge Marie qui scelle sur le Calvaire son « oui » prononcé à Nazareth. Unie à Jésus, le Témoin de l'amour du Père, Marie a vécu le martyre de l'âme.
5 avril 2007 - Homélie Sainte Cène du Seigneur
Dans la lecture du Livre de l'Exode, est décrite la célébration de la Pâque d'Israël, telle qu'elle était réglementée dans la Loi mosaïque. A l'origine, il a pu y avoir une fête de printemps des nomades. Pour Israël, toutefois, cela s'était transformé en une fête de commémoration, d'action de grâce et, dans le même temps, d'espérance. Au centre de la Cène pascale, ordonnée selon des règles liturgiques déterminées, se trouvait l'agneau comme symbole de la libération de l'esclavage en Egypte. C'est pourquoi l'haggadah pascal était une partie intégrante du repas à base d'agneau : le souvenir narratif que c'était Dieu lui-même qui avait libéré Israël « la main haute ». Lui, le Dieu mystérieux et caché, s'était révélé plus fort que le pharaon avec tout le pouvoir qu'il avait à sa disposition. Israël ne devait pas oublier que Dieu avait personnellement pris en main l'histoire de son peuple et que cette histoire était sans cesse fondée sur la communion avec Dieu. Israël ne devait pas oublier Dieu.
La parole de la commémoration était entourée par des paroles de louange et d'action de grâce tirées des Psaumes. Rendre grâce et bénir Dieu atteignait son sommet dans la berakha, qui en grec est appelée eulogia ou eucaristia : bénir Dieu devient une bénédiction pour ceux qui le bénissent. L'offrande donnée à Dieu revient bénie à l'homme. Tout cela élevait un pont entre le passé et le présent et vers l'avenir : la libération d'Israël n'était pas encore accomplie. La nation souffrait encore comme petit peuple dans le cadre des tensions entre les grandes puissances. Se rappeler avec gratitude de l'action de Dieu par le passé devenait ainsi dans le même temps une supplication et une espérance : Mène à bien ce que tu as commencé ! Donne-nous la liberté définitive !
C'est cette cène aux multiples significations que Jésus célébra avec les siens le soir avant sa Passion. Sur la base de ce contexte nous devons comprendre la nouvelle Pâque, qu'Il nous a donnée dans la Sainte Eucharistie. Dans les récits des évangélistes il existe une contradiction apparente entre l'Evangile de Jean, d'une part, et ce que, de l'autre, nous communiquent Matthieu, Marc et Luc. Selon Jean, Jésus mourut sur la croix précisément au moment où, dans le temple, étaient immolés les agneaux pascals. Sa mort et le sacrifice des agneaux coïncidèrent. Cela signifie cependant qu'Il mourut la veille de Pâques et qu'il ne put donc pas célébrer personnellement la cène pascale - c'est tout au moins ce qu'il semble. En revanche, selon les trois Evangiles synoptiques, la Dernière Cène de Jésus fut une cène pascale. Dans la forme traditionnelle de cette cène il a inséré la nouveauté du don de son corps et de son sang. Cette contradiction semblait insoluble jusqu'il y a quelques années encore. La plupart des exégètes était de l'avis que Jean n'avait pas voulu nous communiquer la véritable date historique de la mort de Jésus, mais avait choisi une date symbolique pour rendre ainsi évidente la vérité la plus profonde : Jésus était le nouvel et véritable agneau qui a répandu son sang pour nous tous.
La découverte des écrits de Qumran nous a entre-temps conduits à une possible solution convaincante qui, bien que n'ayant pas encore été acceptée par tous, est hautement probable. Nous sommes à présent en mesure de dire que ce que Jean a rapporté est historiquement précis. Jésus a réellement versé son sang la veille de la Pâque, à l'heure de l'immolation des agneaux. Il a cependant célébré la Pâque avec ses disciples probablement selon le calendrier de Qumran, donc au moins un jour avant - il l'a célébrée sans agneau, comme la communauté de Qumran, qui ne reconnaissait pas le temple d'Hérode et qui était en attente du nouveau temple. Jésus a donc célébré la Pâque sans agneau - non, pas sans agneau : au lieu de l'agneau il s'est donné lui-même, son corps et son sang. Il a ainsi anticipé sa mort de manière cohérente avec sa parole : « Personne n'a pu me l'enlever [ma vie] : je la donne de moi-même » (Jn 10, 18). Au moment où il présentait à ses disciples son corps et son sang, Il accomplissait réellement cette affirmation. Il a offert lui-même sa vie. Ce n'est qu'ainsi que l'antique Pâque atteignait son véritable sens.
Saint Jean Chrysostome, dans ses catéchèses eucharistiques a un jour écrit : Que dis-tu, Moïse ? Le sang de l'agneau purifie les hommes ? Il les sauve de la mort ? Comment le sang d'un animal peut-il purifier les hommes, sauver les hommes, avoir du pouvoir contre la mort ? De fait - poursuit Chrysostome - l'agneau ne pouvait constituer qu'un geste symbolique et donc l'expression de l'attente et de l'espérance en Quelqu'un qui aurait été en mesure d'accomplir ce que le sacrifice d'un animal n'était pas capable de faire. Jésus célébra la Pâque sans agneau et sans temple et, toutefois, non sans agneau et sans temple. Il était lui-même l'Agneau attendu, le véritable, comme l'avait annoncé Jean Baptiste au début du ministère public de Jésus : « Voici l'Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde » (Jn 1, 29). Et c'est lui-même qui est le véritable temple, le temple vivant, dans lequel Dieu habite et dans lequel nous pouvons rencontrer Dieu et l'adorer. Son sang, l'amour de Celui qui est en même temps Fils de Dieu et véritable homme, l'un de nous, ce sang peut sauver. Son amour, cet amour dans lequel Il se donne librement pour nous, est ce qui nous sauve. Le geste nostalgique, d'une certaine manière privé d'efficacité, qui était l'immolation de l'agneau innocent et immaculé, a trouvé une réponse dans Celui qui est devenu pour nous à la fois Agneau et Temple.
Ainsi, au centre de la Pâque nouvelle de Jésus se trouvait la Croix. De la croix venait le don nouveau apporté par Lui. Et ainsi, celle-ci demeure toujours dans l'Eucharistie, dans laquelle nous pouvons célébrer avec les Apôtres au fil du temps, la nouvelle Pâque. Le don vient de la croix du Christ. « Personne n'a pu me l'enlever [ma vie] : je la donne de moi-même ». Maintenant, c'est à nous qu'il la donne. L'haggadah pascal, la commémoration de l'action salvifique de Dieu est devenue mémoire de la croix et résurrection du Christ - une mémoire qui ne rappelle pas simplement le passé mais nous attire en la présence de l'amour du Christ. Et ainsi, la berakha, la prière de bénédiction et d'action de grâce d'Israël, est devenue notre célébration eucharistique, dans laquelle le Seigneur bénit nos dons - pain et vin - pour se donner lui-même à travers eux. Prions le Seigneur de nous aider à comprendre toujours plus profondément ce merveilleux mystère, à l'aimer toujours davantage et par là même à l'aimer Lui-même toujours davantage. Prions-le de nous attirer toujours davantage en lui avec la sainte communion. Prions-le de nous aider à ne pas garder notre vie pour nous-mêmes mais à la Lui donner et ainsi à agir avec Lui, afin que les hommes trouvent la vie - la vie véritable qui ne peut venir que de Celui qui est Lui-même le Chemin, la Vérité et la Vie.
7 juin 2007 - Homélie Messe Corpus Domini
Le Jeudi Saint, est souligné la relation étroite qui existe entre la Dernière Cène et le mystère de la mort de Jésus sur la Croix.
17 juin 2007, avec les jeunes, à Assise ; à l'occasion du 8ème centenaire de la conversion de Saint François.
Chers jeunes, vous m'avez rappelé certains problèmes de la condition de jeunes, de votre difficulté à vous construire un avenir, et surtout, des difficultés à discerner la vérité. Dans le récit de la Passion du Christ, nous trouvons la question de Ponce Pilate: "Qu'est-ce que la vérité?" (Jn 18, 38). C'est la question d'un sceptique qui dit: "Mais toi, tu dis être la vérité, mais qu'est-ce que la vérité?" Et ainsi, la vérité ne pouvant être reconnue, Pilate laisse entendre: faisons ce qui est le plus pratique, ce qui a le plus de succès sans chercher la vérité. Puis, il condamne Jésus à mort, car il suit le pragmatisme, le succès, son propre bonheur. Aujourd'hui aussi, de nombreuses personnes disent: "Mais qu'est-ce que la vérité? Nous pouvons en trouver des fragments, mais comment pourrions-nous trouver la vérité?". Il est réellement difficile de penser que cela est la vérité: Jésus Christ, la vraie Vie, la boussole de notre vie. Et toutefois, si nous commençons, comme nous en serions tentés, à vivre uniquement en fonction des possibilités du moment, sans vérité, nous perdons véritablement le critère et nous perdons également le fondement de la paix commune qui ne peut être que la vérité. Et cette vérité est le Christ. La vérité du Christ s'est vérifiée dans la vie des saints de tous les siècles. Les saints sont la grande trace de lumière dans l'histoire qui témoigne: voilà la vie, voilà le chemin, voilà la vérité. C'est pourquoi nous avons le courage de dire "oui" à Jésus Christ: "Ta vérité s'est vérifiée dans la vie de tous les saints! Nous te suivons!".
8 septembre 2007 - Homélie Messe au Sanctuaire Marial de Mariazell
Dieu a racheté le monde non par l'épée, mais par la Croix. Mourant, Jésus ouvre les bras. C'est tout d'abord le geste de la Passion, avec lequel Il se laisse clouer pour nous, pour nous donner sa vie. Mais les bras étendus sont en même temps l'attitude de l'orant, une position que le prêtre prend lorsque, dans la prière, il ouvre les bras: Jésus a transformé la passion - sa souffrance et sa mort - en prière, et il l'a ainsi transformée en un acte d'amour envers Dieu et envers les hommes. C'est pourquoi les bras ouverts du Crucifié sont, à la fin, également un geste d'étreinte, avec lequel Il nous attire à Lui, il veut nous embrasser entre les mains de son amour. Ainsi, Il est une image du Dieu vivant, il est Dieu lui-même, nous pouvons nous confier à Lui.
15 septembre 2007 - Aux Clarisses d'Albano
Sur le Calvaire, Jésus nous a donné Marie comme Mère et nous a confiés à elle comme ses fils. Que la Vierge des Douleurs vous obtienne le don de suivre son divin Fils crucifié et d'embrasser avec sérénité les difficultés et les épreuves de l'existence quotidienne.